Mon soutien aux mamans, ma thérapie

Marie 31 ans maman de jumeaux, mon soutien aux mamans pour ne pas qu'elles craquent elles aussi!
Marie, son soutien aux mamans pour ne pas qu’elles craquent, elles aussi!

Je m’appelle Marie, j’ai 31 ans et j’ai deux garçons, des jumeaux de 2 ans. Après leur naissance, malgré beaucoup de fatigue, j’ai décidé de reprendre le travail plus tôt que prévu pour pouvoir bénéficier d’un poste plus près de mon domicile. J’ai repris le travail aux 7 mois des garçons. J’ai du les mettre en garde dans une Maisons d’Assistants Maternels (MAM) n’ayant pas de famille auprès de moi. Cela m’a permis de sortir un peu de mon rôle de maman de jumeaux, de me retrouver moi, femme et active. Mais chaque jour, laisser mes enfants était un déchirement. Cela me faisait souffrir en silence. Puis, je n’étais plus en accord avec moi-même. Je me suis effondrée. J’ai fait une dépression. Aujourd’hui je vais mieux. Et comme une sorte de thérapie, je propose mon oreille attentive, mon soutien à toutes les mamans qui craquent, qui dépriment.

A toutes celles qui trouvent la maternité difficile ou qui se posent des questions. Mon soutien aux mamans pour qu’elles ne s’écroulent pas, elles aussi.

Mon histoire de maman de jumeaux un peu seule

A la reprise du travail, un mélange de sentiment, entre la satisfaction de reprendre une vie « normale » (pour moi travailler fait partie des choses normales de la vie et j’aime mon travail) et la peine, mêlée a l’inquiétude permanente de laisser mes enfants, devenait chaque jour plus pesant. Une première phase, durant laquelle c’était papa qui les déposer, me paraissait moins difficile. Moins difficile de les voir partir mais qui n’atténuait pas mon inquiétude (vont-ils manger, dormir, s’épanouir tout comme s’ils étaient avec moi?).  

Et puis, lors d’un petit retour aux sources pour présenter nos enfants à nos familles (nous vivons a 800 km de nos proches), j’ai commencé à ressentir une douleur en moi. Comme un déclencheur, ce séjour à fait ressortir ce manque de ma famille. Le manque d’aide au quotidien pour souffler un peu et la peur, malgré mes deux bébés près de moi, de ressentir toujours ce vide au fond de moi. 

De retour à la maison, j’ai pris conscience qu’à partir du lendemain je serai seule le matin pour m’occuper des enfants (papa ayant un rythme différent et commençant très tôt désormais). Et là je me suis dit « Comment vais-je gérer les deux biberons ? A quelle heure dois-je les réveiller pour arriver à l’heure au travail ? ». Tout se bousculait, tout se compliquait et tout me paraissait extrêmement difficile !

J’allais déposer mes enfants à la MAM et, à cet instant, mon cœur s’est déchiré: je donnais mes bébés à des personnes que je connaissais peu. Ce n’est clairement pas ce que je voulais ! Mes larmes coulaient et ne cessaient pas avant plusieurs heures. J’arrivais donc au travail submergée par cette vague d’angoisse. Et cela pendant 10 jours avant que l’on me demande de me mettre en arrêt pour me faire aider.  

Alors, encore une fois contre ma volonté profonde, on m’a mise en arrêt maladie. On me demande d’admettre mon état. Un dur processus qui m’a pris 7 mois. 7 mois de descente aux enfers pour toucher le fond. Je ne me reconnaissais plus, je ne ressentais plus d’envie pour rien (ni mes passions, ni les tâches du quotidien, ni même mon mari). Seuls mes enfants semblaient me tenir hors de l’eau. Mais mon corps a fini par lâcher, mon foie, mes poumons, mon dos… Tout me faisait souffrir. Je comprenais alors que je n’etais plus la meilleure solution pour mes enfants. J’acceptais enfin qu’ils soient gardés par la MAM. Mais j’avais peur de rester seule alors je décidais de me faire aider par le Centre Médico-Psychologique (CMP) de ma ville.

J’ai reçu un accueil chaleureux et j’ai bénéficié d’une écoute bienveillante. J’ai été admise en hôpital de jour 2 jours par semaine de 9h30 à 15h30 pour participer à des ateliers adaptés à mon profil. Ces ateliers, menés par des infirmières en petit groupe, m’ont permis d’admettre que « Oui, je faisais une dépression. Oui, j’avais besoin d’aide et d’un traitement pour aller mieux »  

En discutant avec les autres femmes présentes aux ateliers de discussion beaucoup m’ont dit “je me reconnais à travers tes mots”. C’étaient des femmes de tous âges, qui n’ont jamais osé se faire aider au moment où elles sont devenues maman. Je me suis prise d’affection pour ces femmes. Surtout, je me suis rendue compte que j’arrivais, même plus facilement parfois que les infirmières (jeunes femmes sans enfants, ici), à leur faire raconter leur histoire en partant de mon vécu. Je ressentais vraiment le besoin d’aider au fond de moi et, comme mon programme arrivais à sa fin, j’avais peur de me sentir seule. 

Un soutien aux mamans essentiel pour moi

Alors j’ai décidé d’aider toutes les mamans qui en auraient besoin. J’ai à cœur de les laisser se confier à moi, sans les accabler de clichés. Les réconforter au mieux et le plus possible. Personne n’est infaillible et on est pourtant les meilleurs parents pour nos enfants! Alors si votre moral baisse de jours en jours, je vous conseille vraiment de vous rapprocher d’une structure dans votre ville. Et bien avant d’être en pleine déprime. Sinon, je suis aussi là pour vous !

Parce qu’il est trop souvent tabou de dire que notre rôle de maman est difficile. Tabous de dire que l’on n’a pas ou plus envie, que l’on doute de nous… Même à nos maris ou co-parents et même à nos propres parents. Souvent, parce qu’on a voulu nos bébés, parce qu’on a choisi cette vie de maman, on ne se sent pas le droit de dire que la tâche est grande, que c’est trop, qu’on n’en peut plus. Qu’on est à bout ! 

Ce soutien aux mamans, je le concrétise à travers ma page Instagram @s.o.s.mamans. Je partage des conseils sur beaucoup de sujets à travers mes posts permanents (santé, alimentation, jeu éducatif, etc.). C’est un peu aussi ma thérapie anti-solitude. J’avoue que cela me permet aussi à moi d’aller mieux en me sentant moins seule et surtout utile !  

N’hésitez surtout pas à venir me rendre visite pour partager, échanger, discuter. Chez moi pas de placement de marque ou de concours ou autre chose à la mode “influenceur”. Simplement du pur partage, bienveillant et gratuit 😊.

Marie L.

Retrouvez Marie ici: @s.o.s.mamans

Laisser un commentaire