Avant de te raconter mon accouchement de nos jumeaux à la maison, comme promis, je vais t’expliquer mon parcours. Voici mon cheminement à travers la maternité afin que tu puisses comprendre.
2013 : Naissance d’Elie
Bébé surprise (j’avais 21ans), né par césarienne programmée pour siège. J’étais jeune, peu/pas informée et j’ai fait confiance à la médecine. Sauf que cela a laissé un traumatisme: “on m’a volé mon accouchement”. J’ai beaucoup culpabilisé et je n’ai pu prendre Elie dans mes bras que plusieurs heures plus tard. Dieu merci l’allaitement nous a rapproché mais je ne me suis jamais sentie “légitime” dans ce rôle de mère. Et malgré tout l’amour que je lui porte, la parentalité avec Elie a toujours été difficile.
Entre temps, j’avance dans ma vie de femme. Je rencontre celui qui me permettra d’être moi, de m’assumer pleinement, de petit à petit apprendre à me respecter en premier lieu. Je me sens de plus en plus épanouie.
En même temps, je me documente énormément sur la physiologie, sur les naissances respectées, sur les chiffres associés. Sur l’accouchement à la maison. Je fais face à mes croyances limitantes (c’est le plus gros de la préparation). Dieu merci, Patrice (mon mari) me suit dans l’aventure et m’accorde toute sa confiance ♡.
2021 : Naissance d’Aimé
Un accouchement à la maison avec Sage-Femme. Il était impensable pour nous d’accueillir le fruit de notre amour dans la froideur d’un hôpital, violant notre intimité. Il est arrivé dans le calme, la pénombre, la chaleur, entouré d’amour. Dans la piscine au milieu de notre salon. Il me fait naître mère et m’aide à trouver ma place auprès d’Elie 💙.
Nouvelle grossesse
Deux petits cœurs et l’étiquette “pathologique” qui s’affiche. Des discours anxiogènes où je n’entends parler que de protocoles, risques, interventions… Je ressens le besoin de me préserver de toute cette négativité. Je reste persuadée que le conditionnement et l’ambiance dans laquelle on baigne pendant la grossesse conditionnent la fin de la grossesse et l’accouchement. On entend tellement de choses horribles sur les grossesses et l’accouchement de jumeaux… Alors, je dis oui-oui sans rentrer dans la discussion.
J’ai un suivi médical minimum et je refuse tout ce que nous estimons inutile. Je me documente aussi sur ce qu’il se passe dans d’autres pays, quand on fait confiance à la nature.

2023 : Naissance de Maé et Anna-Rose
Un accouchement à la maison, cette fois sans assistance.
Je savais que tout allait bien. Je sentais que tout allait couler, mes bébés étaient bien placés. J’avais la confiance de mon mari, nous avons laisser faire la nature ♡.
Et ce fût une expérience transcendante. Tellement extraordinaire dans sa banalité. Puissante mais tellement simple. Voilà pour le récapitulatif 🙂
Notre choix d’accoucher à la maison
Concernant la naissance en elle même, nous avions fait l’inscription à la maternité. Mais au fil des rendez-vous, nous faisons face à des discours anxiogènes, alarmistes, protocolaires et d’une froideur sans nom. Cela ne faisait pas écho en nous mais alors vraiment pas, sachant que tout allait parfaitement bien. Malgré un projet de naissance béton on savait qu’il allait falloir “se battre” pour se faire respecter dans nos choix. Il allait falloir me mettre dans ma bulle et dans ces conditions c’était juste impossible!
Plus les semaines défilent, moins j’arrive à me projeter dans une maternité. Nous espérons secrètement que ça aille vite. Qu’on n’ait pas le temps d’y aller, pour finalement vivre un nouvel accouchement à la maison 😅🙄
Je refuse un déclenchement proposé juste parce que mon col est favorable et parce que “de toute façon vous êtes bientôt à 39SA donc c’est bon là”. Mes bébés décideront d’arriver le lendemain par eux même 🤎.
Mon accouchement à la maison de nos jumeaux
Dans les grandes lignes, voici comment ça s’est déroulé.
11h/11h30: contractions qui piquent un peu plus que d’habitude mais non régulières. Je dis à mon mari: “je crois bien que “écureuil”!”. C’était notre code 🤣. Un ami vient chercher notre petit deuxième et repart vers 12h30, je crois.
A ce moment, j’embarque. Je commence à avoir froid et me mets dans notre lit mais c’est pas suffisant. Je vais sous la douche bien chaude et commence à souffler les contractions. Installée de nouveau sur le lit, je sais, là, qu’il est déjà trop tard pour partir. Mon mari n’en touche pas un mot.
Il sera là à chaque étape pour m’épauler, soutenant mais pas intrusif, gérant la logistique, mon hydratation, m’aidant à me sécher, me déplacer.

Je me mets un peu sur le côté pour me reposer, puis direction les toilettes: premier vomito. Puis, je retourne sous la douche et de nouveau dans le lit.
Je m’appuie sur le ballon et là dans ma tête “mais pourquoi tu t’infliges ça, t’es vraiment trop c**, en vrai une césarienne et c’était réglé… ” Et mais attend… désespérance? Whhaattt Déjà??? 😳
Re-belotte vomito. Et là, je ne peux plus quitter les toilettes. J’y suis bien, dans la pièce la plus fraîche (mon mari avait réglé le thermostat sur 28°C 😅). Je sens que ça pousse en bas. Je vide ma vessie et je laisse faire mon corps
La tête de mon fils, je la sens, mon corps commence à pousser. Une autre poussée, sa poche des eaux éclate. Je dis à mon mari d’aller chercher une serviette, que notre fils arrive. Mon corps pousse une nouvelle fois. Je retiens sa tête pour qu’il descende doucement sauf qu’il est emporté par son liquide et sort comme une fusée. J’ai tout juste le temps de le rattraper (mon fils, désolée pour la lunette des toilettes🙄😅)
14h18: Il pleure de suite. Il est beau. Je l’aspire un peu afin de m’assurer que tout aille bien et le donne à mon mari dans la serviette. Tellement puissant, explosion de joie. Je le garde contre moi 15/20min.
Je sens que les contractions reprennent. Le cordon de mon fils est court et je dis à mon mari “faut faire quelque chose, je ne peux pas le garder contre moi”. C’est là qu’entrent en jeu les clips pour les sachets congélation et les ciseaux de cuisine désinfecté à l’eau bouillante 🤣. Mon mari fait ça comme un chef.
Je sens que ça pousse de nouveau. Bim! La poche des eaux de ma fille qui éclate. J’envoie les doigts (ma seul peur est que le cordon passe en premier). Je sens… Ah oui! Ses fesses et c’est bien un petit abricot. Un siège descend en général progressivement et il ne faut pas toucher.
14h50: Nouvelle poussée incontrôlable. J’ai juste le temps de me relever des toilettes et de l’attraper par les hanches. Elle sort en une seule fois! Incroyable!! Elle est plus petite et pleine de vernix. Tout va bien! Tout le monde est là, respire! Je la garde contre moi.
On regagne la chambre, encore rattachée à son cordon. Je m’allonge et les mets tous les deux au sein. On reste un petit moment comme ça, je sens que mon utérus contracte mais je ne sens pas le placenta descendre.
Mon mari clampe le cordon de notre fille. Je n’ai pas très chaud. Je laisse les bébés au chaud avec papa et file sous la douche. Dix secondes plus tard, un gros splochhhh! Naissance du placenta en un seul morceau. C’est fini! Mon accouchement à la maison de nos jumeaux s’est très bien passé et nous allons tous bien.

Par la suite, on appelle le samu pour qu’ils viennent et constatent que tout va bien. Nous signons une décharge pour ne pas être embarqués et restons au chaud dans notre cocon 🤎.
Une Sage-femme passera plus tard et nous verrons notre pédiatre le vendredi qui suit pour confirmer que tout va très bien pour tout le monde! Une naissance express pour des jumeaux, 3h entre le début des contractions et la naissance du placenta 🤎.
Voilà notre histoire!
Mon combat par l’information
Pour l’avoir vécu, je trouve qu’il manque cruellement d’informations autour de la grossesse et l’accouchement en général mais encore plus quand il s’agit de jumeaux. Les femmes et les familles ont besoin de retrouver confiance et ont besoin de leur souveraineté pour accueillir bébé dans la sérénité, la douceur et l’amour.
La naissance n’est pas un acte médical et appartient aux familles! Les récits de naissance que j’ai pu lire tout au long de ma grossesse m’ont énormément boostée sur mes propres capacités à enfanter. C’est pourquoi aujourd’hui, je communique énormément sur tout ça et que j’ai décidé de partager des récits d’accouchements, des belles histoires. Que les accouchements soient à la maison , en maternité, naturel, physiologique ou par césarienne.
La vie de femme, la grossesse, l’accouchement, la parentalité, avoir des jumeaux c’est beau et ça peut très bien se passer. Mon but est de le partager au quotidien pour donner de la confiance à celui ou celle qui en aura besoin ♡
Et peut-être que bientôt je pourrais aider encore plus, mais ça je n’en dit pas plus pour le moment, le projet est en cours 😇.
Clotilde
Pour en savoir plus, retrouvez Clotilde sur Instagram: @clopinou.mumlife