Répondre aux besoins et se faire doublement confiance!

Avant de devenir maman, j’avais plein de principes, d’idées reçues, que la société m’avait transmise. Ce qui est bien ou mal. Quand je me projetais, nos enfants dormiraient dans un lit à côté de nous mais pas dans notre lit. Ensuite, viendrait l’heure qu’ils aillent dans leur chambre après les premiers mois passés. Et puis nous avons fait connaissance avec nos enfants. Et pour qu’ils se sentent en sécurité pendant leur sommeil, ils avaient besoin de contact avec nous. Nous nous sommes donc adaptés et avons revu nos principes. Nous avons fait du cododo, nous les avons portés, nous avons fait beaucoup de peau à peau…

En devenant parents, j’ai découvert que notre entourage avait chacun des “conseils” sur l’éducation qu’on donnait à nos enfants. Et en nous faisant peur avec les “mauvaises habitudes” qu’on donnerait à nos enfants. J’ai ressenti de la pression à me plier à des attentes sociétales (ne pas trop prendre dans les bras, le cododo n’est pas bien, le portage en écharpe les habitue trop aux bras, etc.). Et pourtant, je savais que nous répondions seulement aux besoins de nos enfants, que c’était ce qu’il y avait de mieux pour eux.

Je voulais tellement faire bien pour eux que j’en suis venue à douter de tout, de tout ce qui me paraissait bon pour eux. Il m’est arrivé deux fois de céder, de me dire que j’étais dans la mauvaise direction et d’agir comme tout le monde attendait. Mes fils n’étaient pas bien, ils pleuraient, ils me demandaient de réagir. Alors je suis vite revenue à mes idées.

répondre aux besoins de nos enfants et se faire doublement confiance en tant que parents!
Répondre aux besoins de nos enfants en faisant fi des attentes de la société et des “conseils” de chacun…se faire confiance en tant que parents avant tout!

Lorsque je doute maintenant, je me documente, je cherche. Et la majorité des recherches, des études, des neurosciences vont à l’encontre de l’autonomisation précoce qu’attend la société d’un enfant. Ils sont pour le maternage proximal. Nous avons la chance d’être entouré de professionnels qui ne dénigrent pas nos façons de faire. Alors nous nous sommes fait confiance, nous avons répondu à chacun des besoins. Parce que c’est notre rôle en tant que parent, nous connaissons nos enfants mieux que quiconque et nous savons ce qui est bon pour eux.

Aujourd’hui, nos enfants dorment avec nous, en portage, en poussette, en voiture, au sein et ils ont déjà évolué et je sais qu’ils évolueront encore. Rien n’est fixé, il n’y a pas de mauvaises habitudes, il y a des habitudes et tant que ça correspond aux parents et à l’enfant, c’est ce qui compte. Je peux affirmer que si nous n’étions pas éloignés géographiquement de nos proches, nous n’aurions pas réussi à élever nos enfants comme nous le faisons aujourd’hui.

Bien sûr, avec des jumeaux, la difficulté à répondre aux besoins est bien là. Il y a double besoins, parfois semblables, parfois différents. Deux bébés qui ont faim en même temps, ou un qui a faim, l’autre qui a sommeil. C’est dans ces moments que j’ai douté le plus, que j’ai trouvé les situations difficiles à gérer et qu’il fallait beaucoup de patience. C’est dans ces moments que je me suis demandée si je faisais les bons choix.

Oui, c’est vrai! Ce serait tellement plus simple s’ils dormaient seuls dans leur lit. Mais ça ne fonctionnait pas! Ce dont ils avaient besoin c’était de nous. Donc nous avons appris, nous avons trouvé des astuces, je me suis déjà retrouvée avec un en portage qui dort et l’autre qui tète. Nous emmenons toujours un moyen de portage sous la poussette, au besoin, parfois l’un se réveille quand l’autre est endormi, alors nous rallongeons la balade. J’ai même appris à porter les deux en même temps. Le cododo permet à tout le monde de se reposer, je peux répondre à leurs besoins tout en me reposant.

C’est très prenant et lourd parfois. Quand je ne peux pas répondre à un besoin tout de suite, je verbalise, j’explique. Au début je me demandais comment je réussirais à gérer seule quand papa reprendrait le travail. Finalement avec le temps et en me faisant confiance, j’ai réussi! Il y a des journées plus difficiles que d’autres, bien sûr, alors je souffle. Je me rappelle qu’ils n’ont pas la maturité que j’ai et qu’ils ont besoin de moi. Les enfants grandissent, leurs patience aussi, et les journées sont plus douces. Je garde en mémoire que ce n’est que provisoire. Leur autonomie va grandir et, petit à petit, ils auront de moins en moins besoin de moi. Alors je savoure les siestes collés, les balades, les câlins!

Alors à tous les parents qui doutent d’eux, à ceux qui ont peur de donner de “mauvaises habitudes“, qui se laissent envahir par les pensées des autres, faites-vous confiance. Vous savez mieux que quiconque ce dont votre enfant a besoin. Il sera toujours tant d’adapter les habitudes si ça ne vous convient plus. C’est le principe même de l’attachement! Plus l’enfant est attaché et se sent en sécurité physique et affective, plus il réussira à se détacher par la suite.

Et à toutes les personnes de nos entourages, à ceux qui sont déjà parents. Soyez doux envers les jeunes parents! Essayez de vous souvenir ce que vous ressentiez des années en arrière. A quel point ce nouveau rôle est difficile et qu’on a besoin de soutien quels que soient nos choix!

Elodie L.

Pour en savoir plus sur le parcours d’Elodie: @dedeux_aquatre

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