Quand l’un pratique, l’autre observe ou comment nos jumeaux se stimulent dans leur apprentissage de la motricité
La motricité désigne la capacité de faire des mouvements avec ses mains et ses doigts (motricité fine) et avec tout son corps (motricité globale). L’apprentissage de la motricité diffère d’un enfant à l’autre et les jumeaux n’échappent pas à cette règle.
En tant que parents de jumeaux, nous avons la chance d’assister au développement, et notamment à l’apprentissage de la motricité, de nos deux enfants, en même temps. Et sans vouloir comparer nos bébés, force est de constater qu’il existe bien des différences entre eux. Des différences de rythme bien sûr mais aussi parce que même jumeaux, ils sont différents. Je vous parle ici de ces différences et de ce que chacun a apporté à l’autre durant cette première année d’apprentissage de la motricité.
L’apprentissage de la motricité fine chez nos jumeaux
Dès la naissance, avec le réflexe d’agrippement, nos bébés se servent déjà de leurs mains (et de leur bras repliés). Des réflexes archaïques, ou mouvements automatiques, qui leur permettent de tenir tout objet que l’on placerait dans la paume de leur main. Ils le saisissent fort et il leur est impossible de le lâcher volontairement. En écrivant ces lignes, je ne peux m’empêcher de revoir notre P’tit No s’agripper sans cesse à sa sœur. Le plus souvent c’était lui qui s’accrochait à ce qui se présentait à sa main ou à son bras. Et oui, la plupart du temps c’était sa sœur.
Cela a continué pendant les deux ou trois premiers mois, avec ses premiers mouvements désordonnés, puis avec sa capacité à saisir un objet à son simple contact. De nos deux p’tits loups, c’est notre P’tit No qui a essayé d’attraper son mobile en premier. C’est lui qui y mettait de la volonté et de la détermination. Notre P’tite Lo, elle, se laisser aller à la découverte visuelle de son environnement. Véritablement happée.
Vers quatre mois, notre P’tit No redoublait d’efforts. Appliqué, concentré, minutieux, il pratiquait. Il s’exerçait pour atteindre l’objet convoité. Jusqu’à acquérir la capacité de prendre volontairement un objet qui l’attirait. Il attrapait alors tout ce qu’il avait sous la main, découvrant les textures, aiguisant sa motricité fine. Il continuait aussi de s’agripper, cette fois volontairement, à sa sœur (so cute! hihi).

Elle, toujours à côté de son frère sur le tapis d’éveil, notamment, le regardait. Elle l’observait alors qu’il attrapait ses jouets. Et au lieu d’essayer de faire comme lui, elle s’était dit que faire bouger les mobiles, ou autres jouets que je leur présentais, avec ses pieds était bien plus marrant. Alors que lui secouait ses bras pour atteindre et prendre les jouets, elle prenait plaisir à les faire tinter à grands coups de pieds, agitant ses jambes de manière tonique. Une fois plus à l’aise sur le ventre – et, dans cette position, ne pouvant plus se servir de ses pieds pour jouer – elle s’est décidée à attraper ses jouets avec ses mains. Et elle y est parvenue dès les premiers essais.
Quand l’un pratique, l’autre observe! Vous vous souvenez? Je me dis que le fait d’observer son frère pratiquer, a sûrement permis à notre P’tite Lo de réussir en s’exerçant moins que lui (les neurones miroirs??). L’apprentissage de la motricité fine chez nos jumeaux, cette première année, a été différent. Comme en cordée, l’un a très certainement montrer la voie à l’autre.
Le quatre pattes et la marche: l’apprentissage de leur motricité globale
Quand l’un pratique, l’autre observe… C’est ce qu’il s’est aussi passé dans le processus d’apprentissage de leur motricité globale. Mais dans ce cas, je pourrais aussi ajouter: quand celui qui observe l’autre pratiquer y parvient en premier! Surprenant, hein? Allez, je vous raconte.
L’apprentissage du quatre pattes
Après s’être roulés par terre dans tous les sens et après avoir commencé à ramper, le moment du quatre pattes était venu pour nos deux p’tits loups. Dès qu’ils ont eu sept ou huit mois, nous avons assisté aux acrobaties de notre P’tit No. Nous le retrouvions dans des positions abracadabrantesques, parfois même en difficultés pour revenir à sa position assise. Parfois en planche, d’autre fois en position du cobra… Nous avons alors compris qu’il essayait de trouver le moyen de se mettre à quatre pattes. Il s’entraînait dur. Il testait, échouait, recommençait, progressait. Persévérant et toujours aussi déterminé.

Notre P’tite Lo, elle, continuait de jouer, affinant sa motricité fine, rampant et prenant plaisir à basculer de la position assise à celle sur le ventre et vice-versa. Mais toujours en observant son frère. Jusqu’à ce que notre P’tit No comprenne comment se mettre a quatre pattes. Et jusqu’à ce qu’il essaye d’avancer dans cette position plutôt qu’en rampant à-même le sol. Alors qu’il se balançait d’avant en arrière, tout sourire, il invitait sa sœur à le rejoindre. Elle comprit très vite comment se mettre en position du quatre pattes… Quand l’un pratique, l’autre observe… et y parvient!
Et à notre grande surprise, malgré le fait que notre P’tit No ait initié en premier l’idée d’avancer une main après l’autre, c’est notre P’tite Lo qui marchait à quatre pattes en premier. Elle avait encore une fois observé attentivement son frère essayer, pratiquer, tomber et recommencer. Elle avait compris ce qui fonctionnait et ce qui ne fonctionnait pas. Et une fois lancée, elle avait mis en pratique toutes ses observations. Elle y était parvenue une semaine avant son frère, lui servant à son tour de modèle.
Dans l’apprentissage de la motricité globale chez nos jumeaux, et notamment du quatre pattes, ils se sont stimulés mutuellement. Chacun à son rythme, ils ont permis à l’autre de se perfectionner pour y parvenir, presque ensemble. Quand celui qui observe l’autre pratiquer y parvient en premier! Encore une fois, nous assistons à cette cordée entre eux. Une cordée qui les pousse, les entraîne dans leur progrès respectifs.
L’apprentissage de la marche à deux… ou presque
L’apprentissage de la marche à deux c’est plus rigolo. Dès neuf mois, c’est encore notre P’tit No qui a initié l’apprentissage. Il aimait se tenir debout. Une réussite qu’il se plaisait à répéter. Il se redressait en s’appuyant sur le ventre de P’tit chou alors allongé a côté de lui. Et satisfait, pour ne pas dire fier, il se tenait droit et nous souriait. Notre P’tite Lo, elle, s’en tenait au quatre pattes tout juste acquis. Enfin, je dis quatre pattes mais c’était plutôt sur les mains et les pieds, jambes tendues, qu’elle se déplaçait. Et très rapidement. Elle aimait avant tout cette nouvelle liberté d’aller partout, pour toucher à tout, découvrir ce qui l’entoure et venir à notre rencontre. Bref, elle aimait nous suivre et s’évader, au sens strict du terme, en bonne aventurière. Son frère était évidemment de la partie dans ces cas-là.
Puis, vers dix, onze mois, elle a commencé à vouloir avancer debout. Un jour, alors que je rejoignais P’tit chou et nos deux p’tits loups sur la terrasse, je fus surprise de les voir en plein entraînement. Et ce n’était pas notre P’tit No qui pratiquait mais belle et bien notre P’tite Lo, tenant les mains de son papa. Elle essayait d’avancer, un pas après l’autre. Et à ce moment-là, elle ne s’était pas encore redressée. On appelle ça mettre la charrue avant les bœufs non? Bref, pour elle, ça fonctionnait bien comme cela.

A partir de ce moment-là, tous les deux se servaient d’appuis pour se redresser et avancer. Tantôt en appui sur le canapé, tantôt en appui sur une chaise, ou à l’aide de la baie vitrée, ils passaient de meuble en meuble et longeaient toutes les pièces de la maison. C’était la liberté! Mieux qu’un quatre pattes. Et très vite, courir en appui sur un carton (oui, nous étions en plein déménagement) ou en tenant un tabouret devant eux s’est imposé pour faciliter leurs déplacements. Un trotteur? Pour quoi faire quand tout est à portée de mains dans la maison… (hihihi). Ils s’entraînaient alors l’un l’autre dans des courses folles à travers la maison. Non sans accidents. Mais c’est en pratiquant qu’on apprend, non? C’est d’autant plus valable pour l’apprentissage de la motricité.
Ils auraient pu continuer comme ça longtemps mais très vite, notre P’tite Lo a souhaité conquérir d’autres espaces, parfois inaccessibles avec un tabouret ou un carton. Elle a cherché à attraper d’autres objets, parfois éloignés ou trop hauts. Lâcher ses appuis, sa sécurité, était devenu inévitable. De son poste de marche, tendre le bras vers l’objet désiré ou essayer de franchir un obstacle lui demandait de mobiliser son équilibre. Et péniblement, perdant parfois cet équilibre fragile et chutant, notre P’tite Lo a commencé à se tenir debout seule. Notre P’tit No, lui, restait prudent. Toujours plus prudent que sa sœur. Vaillant à son poste de marche, il préférait demander pour avoir l’objet qu’il désirait ou pour franchir un obstacle plutôt que de se sentir déstabilisé et de risquer la chute.
S’il y a bien quelque chose qui les caractérisait à ce moment-là c’était leur appréhension de l’espace et de leur mobilité. Alors qu’elle était plutôt casse-cou, lui restait surtout prudent pour ne pas dire méfiant. On imagine sans mal que malgré le fait qu’elle s’était mise debout quelques semaines après son frère, ses élans de mobilité sans craintes de tomber lui avaient permise de se redresser seule et de faire ses premiers pas avant son frère. Dix jours après son premier anniversaire, notre P’tite Lo faisait ses premiers pas.
Restait alors à consolider ses acquis. Mais pendant deux à trois semaines, notre P’tite Lo n’a plus voulu remettre à l’épreuve son sens de l’équilibre. A chaque fois qu’elle lâchait un appui c’était pour se mettre à quatre pattes. Oui, effectivement, elle avançait bien plus vite sur ses mains et ses pieds plutôt que debout. Et ce qu’elle recherchait, je pense, c’était de pouvoir vadrouiller à sa guise, aisément. Alors, elle a mis un peu de temps avant de se remobiliser et de consolider son apprentissage de la marche. Et petit à petit, elle se lançait vraiment. Pour son plus grand plaisir, elle marchait. Et elle souriait tellement en marchant, fière, grande.
Pendant ce temps, notre P’tit No l’observait à son tour. Il s’appropriait pas à pas (c’est le cas de le dire…) son sens de l’équilibre. Il commençait alors à tenir debout seul, fier aussi. Enfin, il avait décidé de tenter le tout pour le tout et avait constaté que tout se passait sans ni accrocs, ni grosses chutes, d’ailleurs. De quoi prendre confiance en lui et maintenir ses efforts pour pouvoir gambader avec sa sœur. Prudent comme il était, il préférait parfois l’observer courir vers moi, vers P’tit chou. Et d’autres fois, courageux, il s’exerçait encore. Comme pour notre P’tite Lo, observer lui a été bénéfique dans son apprentissage. A treize mois et demi et seulement deux semaines après que notre P’tite Lo se soit vraiment lancée, il faisait ses premiers pas. Joyeux, heureux de se tenir debout à côté d’elle.
Ces premiers pas sont émouvants! Ces premiers pas qu’en tant que parents de jumeaux nous avons la chance de vivre deux fois de façon rapprochée avec cette immense fierté de les voir grandir.

Quand l’un pratique, l’autre observe. Et celui qui observe y parvient parfois avant l’autre qui pratique. Ce n’est pas une compétition mais en fonctionnant comme cela nos deux p’tits loups se sont stimulés mutuellement. Ils ont appris l’un de l’autre et c’est aussi ce que je trouve fascinant avec des jumeaux. Même s’ils ont chacun leur rythme, même s’ils sont différents, ils ont ce lien unique qui fait d’eux des acolytes en toutes circonstances (oui, pour les bêtises aussi!). Ils se sont entraidés, se sont épaulés dans leur apprentissage de la mobilité et ainsi chacun a surmonté ses difficultés. Et nous avons la chance, en tant que parents de jumeaux, d’assister à cette cordée entre eux vers un but commun. Ils forment une belle équipe. En les observant apprendre, je l’interprète comme cela. C’est ce que j’aime à penser.
Ce que je retiens alors de cet apprentissage de la motricité chez nos jumeaux cette première année, c’est qu’il faut garder en tête qu’ils ont chacun leur rythme. Que si l’un y parvient avant l’autre, cela ne signifie pas qu’il est en avance ou que l’autre est en retard. C’est juste qu’ils vont à leur rythme. L’autre y parviendra de toutes façons mais différemment du premier. En tant que parents, observer en temps réel ces différences dans l’apprentissage déculpabilise aussi quant à notre rôle d’accompagnant vers l’autonomie de nos enfants. Il n’y a pas de règles en matière d’apprentissage. Et je trouve que c’est une belle leçon que nous apprennent nos jumeaux, non?
Et chez vous, comment s’est passé l’apprentissage de la motricité avec vos deux p’tits bouts?
[…] Ce sont des vêtements qui grandissent avec nos p’tits bouts et qui peuvent être portés sur trois tailles. Beaucoup d’enseignes proposent ces vêtements pratiques, économiques et écoresponsables. Parmi elles, La Malotière, Chic&Culotté, Doux comme du coton, Les fantaisie de Malou, Crapouillette ou encore Evamia. La plupart des enseignes qui proposent ces vêtements, les façonnent à la main, en France et dans une démarche écologique et responsable (recyclage et don des chutes pour les créations d’articles upcyclés, notamment). Les vêtements évolutifs sont confectionnés à partir de tissus bio ou certifiés oeke-tex ou gots, souvent colorés, fun et joyeux. De part leurs caractéristiques évolutives, ces vêtements sont durables, confortables et surtout sans entraves pour la motricité de nos p’tits bouts. […]