Ma grossesse Extra-ordinaire – Tome 2: quand la toxoplasmose s’invite dans l’aventure…

Bon! Vous l’aurez compris, je n’étais pas immunisée contre la toxoplasmose. Toutes ces années, durant mon enfance, à caresser des chats, à aller trainer dans la campagne, dans la terre et les potagers pour y grignoter ce que j’aimais, à aller cueillir les fruits et les dévorer aussitôt, n’auront pas suffi. Je n’ai pas réussi à attraper la toxoplasmose avant ma grossesse! Me voilà donc devant ma feuille de résultats d’analyses: wow! Je suis enceinte pour de vrai. Et en même temps: Oooh non, je vais devoir faire très attention!

Quelque chose de suspect

J’ai fait très attention. P’tit chou aussi! Nous lavions tous nos fruits et légumes au vinaigre blanc avant de les ranger, nous faisions bien (trop) cuire ma viande, etc. Les résultats des prises de sang eux étaient suspects. Pas franchement significatifs mais on voyait une très légère progression.

Au début du deuxième trimestre, mon taux de IgM (indicateurs d’une infection récente ou en cours) augmentait sensiblement. Ce qui était inhabituel! Soit ça monte franchement, soit ça reste négatif. La première explication était que le mode d’analyse variait d’un laboratoire à un autre, ce qui pouvait rendre les résultats sensiblement différents. La deuxième explication était plus effrayante: du fait de ma maladie auto-immune (SAPL) et du traitement de fond que je prenais, les IgM (qui sont en fait des anticorps marqueurs de l’infection récente ou en cours) avaient pu être inhibés, ce qui amenait à des résultats sensiblement en hausse.

Réagir, contrôler et traiter…

L’obstétricien réagit rapidement et optait pour une séroconversion à la toxoplasmose. Autrement dit, j’avais attraper la toxoplasmose au cours du troisième mois de grossesse.

Alors que nous venions d’annoncer cette grossesse à nos familles respectives, alors que je commençais à me décontracter (les trois premiers mois “décisifs” s’étaient super bien passés), voilà que nous connaissions de nouveaux rebondissements, et pas des moindres. La toxoplasmose peut causer des malformations du fœtus, au niveau des yeux surtout, et aussi au niveau du cerveau. J’étais anéantie, je culpabilisais car je me disais que je n’avais pas fait assez attention à eux, j’avais manqué à mon devoir de protection….bref j’en ai pleuré pendant des jours.

Heureusement, P’tit chou était là, confiant, sûr que tout allait bien, convaincu que tout irait bien, et ça m’a fait un bien fou!

Un traitement préventif

La première chose à faire était de mettre en place un traitement préventif afin de réduire le risque que je transmette la toxoplasmose à nos deux p’tits loups. Encore des médicaments à prendre, mais c’est encore pour la bonne cause! Même si j’aurais pu l’éviter, cette fois…

L’échographie

La deuxième étape était de vérifier avec une échographie s’il y avait une malformation, notamment au niveau du cerveau et des yeux. Voilà pourquoi, alors que nous venions d’apprendre le sexe de notre J B (notre jumeau de gauche était un p’tit garçon) lors de cette fameuse 21ème SA, nous allions devoir refaire une échographie plus poussée cinq jours après. Avec P’tit chou, nous nous disions que le placenta, au premier trimestre, est “tout neuf” et qu’il a sûrement bien fait son travail de filtre… ça me rassurait un peu, je relativisais.

L’échographie a duré pas loin d’une heure, durant laquelle nous restions figés devant l’écran, scrutant le moindre détail, à l’affût de la moindre réaction du médecin. Je me souviens avoir eu des vertiges tellement j’étais restée longtemps sur le dos (ma veine cave était plus que comprimée… oui, oui à 22 SA!).

Et soudain: “Oh, c’est une p’tite fille!”. Nous apprenions le sexe de notre J A (notre jumeau de droite). Cette nouvelle a permis de détendre un peu l’atmosphère jusqu’à la fin de l’échographie. Avant la date de l’échographie morphologique, nous avions passé un grand moment avec nos deux p’tits loups et avons enfin découvert le profil de notre P’tite Lo, qui se cachait depuis le début.

Et l’échographie n’avait révélait aucune anomalie (Ouf!).

L’amniocentèse

La troisième étape était l’amniocentèse, que nous pouvions refuser. Le risque que la poche cède est de 1% mais il suffit que ça arrive pour que cela devienne du 100%. Évidemment, il vaut mieux analyser le liquide amniotique des deux poches pour être sûrs que nos deux p’tits loups n’ont pas été contaminés, mais j’avais tellement peur. P’tit chou, à son habitude, était cool, toujours aussi confiant. Je me disais que si nous voulions protéger au mieux nos deux p’tits loups, il fallait que nous sachions si oui ou non le toxoplasme était passé dans le liquide amniotique, auquel cas il faudrait mettre en place un traitement plus lourd.

L’amniocentèse fut programmée la semaine suivante… J’étais rongée par le stress, la peur du résultat, la peur que cela se passe mal, que les poches cèdent, toutes ces questions qui me préoccupaient et la culpabilité, toujours, jusqu’aux résultats.

Tout s’est bien passé. Je sentais ces deux grosses aiguilles (une après l’autre) transpercer ma peau, puis mes muscles, puis mon utérus, enfin la poche pour prélever le liquide amniotique! Douloureux? Oui bien sûr, mais supportable!

Amniocentèse grossesse gémellaire
Mon ventre après l’amniocentèse, 23 SA (on voit bien où sont situées les deux poches ;)!): entre légères douleurs, accalmie et stress des résultats à venir

Pour la suite, je devais me reposer (c’est à partir de ce moment-là que j’ai arrêté de travailler), éviter les mouvements brusques au moins pendant les 72 heures qui suivaient l’intervention, maximiser la réparation des poches, faire en sorte qu’elles ne cèdent pas. Tout allait bien après ces trois jours! Les poches s’étaient solidement refermées, elles tenaient bon et nos deux p’tits loups étaient toujours bien à l’abri dans le ventre de maman (Ouf!)!

Les résultats arrivèrent trois semaines après (peut-être même un mois). L’attente était terrible, mais la délivrance fut douce et agréable. Quel soulagement! Le liquide amniotique ne présentait aucune trace de toxoplasme, nos deux p’tits loups n’ont pas été infectés. En prime, nous avons eu la confirmation que nous attendions bien une p’tite fille et un p’tit garçon!

Après la naissance?

Dès la naissance, les médecins ont prélevé du sang du cordon ombilical pour rechercher la présence éventuelle d’anticorps anti-Toxoplasma : les résultats étaient, encore cette fois, négatifs. Puis, un suivi était nécessaire. Nos deux p’tits loups ont du faire des prises de sang à intervalles réguliers jusqu’à leur premier anniversaire: les résultats ont toujours été négatifs.

Aujourd’hui, ils vont très bien, ils évoluent normalement et sont de vrais bout en train!

Et vous, vous avez eu des complications pendant votre grossesse gémellaire?

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