Pourquoi souhaitons-nous l’instruction en famille et le unschooling pour nos jumeaux?
C’est bientôt la rentrée! Mais pas encore pour nos deux p’tits loups. Pour eux, ce sera en septembre prochain et nous préparons déjà cette rentrée 2024. Plus qu’un an avant leur entrée à l’école qui, nous l’espérons, n’aura jamais lieu. Une instruction pour nos deux p’tits loups? Bien sûr! Mais nous avons choisi l’instruction en famille avec nos jumeaux et particulièrement le unschooling. Car rappelons-le: l’école n’est pas obligatoire, seule l’instruction l’est.
Notre cheminement vers l’instruction en famille pour nos jumeaux
Dès les premiers mois de la grossesse, nous nous sommes projetés avec nos deux p’tits loups. Et dès les premiers mois de la grossesse, P’tit chou et moi le savions déjà. Sans même en discuter ensemble en amont, nous avions déjà pensé à la manière d’instruire nos deux p’tits loups. Et nous avions la même vision des choses, la même volonté d’instruire nos deux p’tits loups autrement que par le biais de l’école. Il n’était pas question, pour nous, de les inscrire dans une institution scolaire quelle qu’elle soit: publique, privée, par correspondance à la maison, ou même dispensée par nous, parents.
Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours admiré ces familles qui voyagent à travers le monde. Ces parents qui prônent les valeurs de liberté, d’ouverture d’esprit, d’amour et de respect de notre environnement et de l’autre, jusqu’à en adopter le style de vie. Ces parents qui, par leur mode de vie, proposent à leurs enfants de les former par l’expérience, par la soif de découvertes et d’émerveillements et de les instruire eux-mêmes, parfois.
Car oui, il est généralement admis que l’instruction en famille c’est faire l’école à la maison. Dans certains cas c’est vrai. Pour nous, l’instruction ne consiste pas à suivre un programme scolaire et à apprendre des leçons par cœur, même à la maison, même en mode expatriation ou nomade. Pour nous, l’instruction de nos enfants passe avant tout par l’apprentissage des choses de la vie, par l’expérience et par le respect de leur rythme respectif. Car avec des jumeaux, nous prenons encore plus conscience que chaque enfant à un rythme physiologique et un rythme d’apprentissage bien à lui. D’aucuns appelleraient ce mode d’instruction l’école de la vie. Oui, on parle bien de cela. Mais bien au-delà, il s’agit de unschooling, un concept qui fait partie de l’instruction en famille.

C’est naturel et ils aiment ça!
Zoom sur le unschooling
Appelé aussi “apprentissages autonomes” ou “éducation auto-gérée”, le unschooling fait partie intégrante de l’instruction en famille. Cela consiste à accompagner nos enfants tout en les laissant découvrir et apprendre de manière autonome, en fonction de leurs intérêts et passions du moment. Ils apprennent à leur propre rythme, selon leurs besoins, de façon non-dirigée (ou devrais-je dire non-imposée), tout en vivant leur vie d’enfants. Finalement, c’est ce qu’ils font très naturellement par eux-mêmes depuis tout-petits, non? (préhension, marche, langage, vie sociale et autonomie, les associations de formes, de couleurs, etc.)
Les raisons de notre choix pour le unschooling dans l’instruction en famille de nos jumeaux
Bien au-delà de l’instruction en famille, c’est le unschooling que nous souhaitons pour l’instruction de nos jumeaux. Comme défini plus haut, il ne s’agit pas de jouer à l’enseignant et de faire l’école à la maison avec des exercices (apprentissage formel). Il s’agit bien de les laisser faire leurs expériences de la vie, de les accompagner dans cet apprentissage, de les soutenir dans leur choix d’apprentissage. Il est alors question de leur faire confiance, d’encourager leur curiosité naturelle et d’appuyer leurs capacités à apprendre d’eux-mêmes (apprentissage informel).
Appendre naturellement
Les enfants apprennent d’eux-mêmes très naturellement, et ils aiment cela. Notamment car ils sont curieux, ont soif de connaissances et de découvertes car tout leur est inconnu. Tout est nouveauté. Tout est grisant. Mais aussi grâce à leur vie quotidienne qui est faite de jeux, de conversations, de rencontres et d’échanges. Depuis les premiers apprentissages, nous observons nos deux p’tits loups découvrir le monde qui les entoure. Ils touchent, ils goûtent, ils grimpent, ils sentent, et maintenant, ils posent des questions. Ils veulent découvrir, ils veulent connaître, ils veulent comprendre, ils veulent faire et par dessus tout, ils veulent apprendre.
Ce simple constat nous conforte dans l’idée que nos deux p’tits loups, et les enfants de manière générale, sont dotés de cette curiosité naturelle. Celle-là même qui les prédisposent à s’émerveiller et à apprendre de manière innée, sans avoir à les contrôler. Depuis tout-petits, nos deux p’tits loups le font naturellement, à chaque instant de la journée. Par exemple, à travers les livres: ils nous amènent un livre et nous demandent de le lire, de le leur faire découvrir. Puis, vient le moment où ils commencent à le “lire” seuls, en regardant plus attentivement les images, les couleurs, les dessins et en répétant nos mots.
Ils sont naturellement enclins à rechercher la connaissance et à apprendre d’eux-mêmes depuis toujours. Pourquoi modifier un mode d’apprentissage naturelle qui leur est si plaisant et qui les divertit tant- et surtout, qui a fait ses preuves pendant ces trois premières années – par un autre qui aspire à contrôler leurs acquisitions? Pourquoi modifier un mode d’apprentissage qui fonctionne déjà très bien?
Apprendre partout, tout le temps et de tout
Depuis qu’ils sont en capacités de voir, d’écouter, de bouger, et maintenant de parler correctement, nos deux p’tits loups explorent leur environnement, physique et social, sans limites. Depuis toujours, ils disposent d’espace et de temps infinis pour découvrir, expérimenter, se comporter et apprendre. Pourquoi restreindre leur terrain d’apprentissage (pour ne pas dire leur terrain de jeu) en les enfermant dans une salle de classe ou une cour de récréation? Pourquoi rythmer leur temps d’apprentissage en les contraignant à apprendre à certaines heures bien définies de la journée? Et surtout, pourquoi limiter les sujets et objets d’exploration en leur imposant un programme afin de s’assurer qu’ils connaissent bien telle ou telle chose?

Notre choix pour l’instruction en famille avec nos jumeaux et particulièrement pour le unschooling découle aussi de ces interrogations. Nous en sommes arrivés à la conclusion que chaque instant, chaque expérience, chaque sortie et aventure de la vie est l’occasion d’apprendre. Nos deux p’tits loups apprennent partout, tout le temps et de tout depuis toujours, comme tous les enfants. Dans leur quotidien, il n’y a pas de notion de temps de travail. Et, à ce titre, il n’y a pas de notion de week-end ou de vacances, non plus.
Leur vie est rythmée de tous ces instants, de toutes ces p’tites choses qui suivent leur court, naturellement. Elles les encouragent à apprendre (différent d’imposer un apprentissage) en respectant leur propre rythme ainsi que leurs centres d’intérêts respectifs. Car même s’ils sont jumeaux, ils n’apprennent pas de la même façon et, surtout, ils n’apprennent pas la même chose au même moment. Il en est de même pour tous les enfants. Encore une fois, pourquoi imposer des temps d’apprentissage, des sujets et objets à connaître et des espaces pour le faire lorsque nos enfants peuvent explorer sans cesse et librement tout un monde, avec plaisir?

Prendre confiance en soi et en ses capacités
En tant que parents, notre rôle dans cette instruction en famille avec nos jumeaux est de les accompagner. Depuis qu’ils sont nés c’est ce que nous faisons. Nous sommes auprès de nos deux p’tits loups à chaque instant pour les guider. Nous les soutenons dans l’apprentissage qu’ils ont choisi ou priorisé (c’est là où je me demande qui guide qui…hihi). C’est une équipe que nous formons avec nos deux p’tits loups pour qu’ils s’élèvent et prennent confiance en eux. Nous leur proposons des activités sur des sujets donnés et, en fonction de leurs goûts et intérêts, ils choisissent de faire ou de refuser l’activité. Et il en a toujours été ainsi. Nous leur avons toujours fait confiance, pourquoi changer cela? Pour reprendre les mots de Clara Bellar: ” On ne change pas une équipe qui gagne!” (Être et devenir, faire confiance à l’apprentissage des enfants, Clara Bellar, page 74).
Des lacunes? Ils en auront sans doutes. Ils auront sûrement du retard sur le programme scolaire ou ne sauront pas ce qu’un enfant qui est allé à l’école saura (et vise-verca, je vous dirais). Mais ils auront tout le temps de les apprendre dès qu’ils en auront besoin dans la vie. Entre nous, qui se sert du théorème de Pytagore au quotidien? En revanche, ce mode d’instruction qu’est le unschooling permet de développer leur autonomie, leur confiance en eux et en leur capacités. Cela permet surtout et de maintenir leur soif naturelle d’apprendre librement.
Débrouillards, audacieux, confiants, ils oseront aller chercher des informations et saisir les opportunités par eux-même, sans qu’un adulte soit derrière eux. Ils connaîtront et sauront valoriser leurs points forts car en tant qu’accompagnants (et non enseignants), nous leur montrons que nous avons confiance en eux. Nous appuyons toujours leur choix pour renforcer leurs domaines de prédilection. Ce qui tend à en faire des experts très tôt. D’ailleurs, nos deux p’tits loups sont déjà experts en animaux, en engins de chantier et en instruments de musique (hihi). Je vous le demande ici: qui aurait préféré étudier un sujet plus en profondeur plutôt que de survoler tout?
Un de nos fondamentaux en termes de parentalité est de les accompagner vers leur autonomie, de la façon la plus douce et libre possible. Et surtout, en respectant leur rythme et leur individualité. Nous croyons sincèrement que l’instruction en famille avec nos jumeaux et le unschooling (en opposition aux institutions scolaires) leur permettra de devenir des adultes respectueux, responsables, confiants et audacieux. Nous formons tous les 4 une équipe dans ce but bien précis et nous ne souhaitons pas changer ce qui fonctionne.
L’instruction en famille avec nos jumeaux et leur socialisation?
Cette question de la socialisation revient souvent. Nous ne nous inquiétons pas quant à la socialisation de nos deux p’tits loups. L’instruction en famille avec nos jumeaux ne signifie pas enfermement à la maison le nez dans les livres. Bien au contraire et particulièrement avec le unschooling.

Comme je le disais plus haut chaque instant de notre quotidien est une opportunité d’apprendre. Nous sortons tous les jours depuis qu’ils sont tout-petits. Pourquoi cela changerait? Nous sortons au parc, bien sûr, mais nous allons aussi visiter des musées et parcs animaliers. Nous baladons en forêt, à la montagne, à la rivière et à la mer. Ils aiment aller à la bibliothèque et ils adorent les livres qui élargissent encore plus leur terrain d’exploration. Nous les initions aux activité sportives telles que la course, la nage, la gym, le yoga. Ils font des dessins, des puzzles, de la peinture. Ils aiment la musique et danser, les instruments de musique aussi qu’ils connaissent.
Bref, à travers toutes ces activités, ils sont souvent en extérieur, bien plus qu’un enfant scolarisé. De ce fait, ils font de multiples rencontres. Ils échangent avec une multitude de personnes (âges et horizons différents) en plus des enfants de leur âge.
Ce que cela implique dans notre organisation familiale
Avant toute chose, j’ai repensé mon activité professionnelle. C’est effectivement une des raisons – si ce n’est pas la raison majeure – de ma reconversion professionnelle. Je suis désormais entrepreneure et je travaille de la maison. Un travail qui m’offre le privilège de disposer de mon temps et de l’organiser comme je le souhaite. J’ai la chance de pouvoir ainsi partager mon temps entre sorties avec nos deux p’tits loups et travail. Il ne reste plus qu’à leur apprendre à respecter mon temps de travail…
Ensuite, pour toute volonté d’instruire nos enfants en famille, nous devons en faire la demande. Oui, nous devons demander l’autorisation auprès des directeurs académiques des services de l’éducation nationale de notre département. Je suis donc actuellement en train de remplir des formulaires. Je dois aussi constituer un dossier complet qui comprend de nombreuses informations sur nos deux p’tits loups et leurs habitudes. Ce dossier doit présenter aussi le mode d’instruction que nous souhaitons leur donner, notre pédagogie. Bref, il y a du travail!
En dehors de l’organisation de mon activité professionnelle et de la constitution d’un dossier de demande d’autorisation, l’instruction en famille avec nos jumeaux ne nous demande pas d’autres aménagements. Nous mettons toutefois tout en œuvre pour y être autorisé.
A suivre…
Et vous, vous avez des convictions au sujet de l’instruction de vos p’tits bouts de chou?
Pour plus d’infos
https://instructionenfamille.org/instruction-en-famille/apprentissages-autonomes/