Les repas avec nos jumeaux: entre moments complices et vols à l’arrachée
L’aventure des repas avec nos jumeaux a commencé il y 2 ans. Une aventure d’abord fascinante puis éprouvante. Car oui, nous sommes passés par plusieurs étapes, toutes aussi intenses les unes que les autres. Parfois inattendus, surprenants ou émouvants, redoutés aussi, mais toujours uniques, les repas avec nos deux p’tits loups sont des moments de partage et d’interactions. Et depuis les p’tits cubes de purée gelée à quatre mois, ils en ont fait du chemin nos deux p’tits loups. Nous, parents, nous vivons enfin des moments beaucoup plus sympas, toujours dans l’échange et le partage.
L’initiation aux goûts
Nous avons initié nos deux p’tits loups aux différents goûts et aux différentes textures dès quatre mois. Des p’tites portions de purées préparées amoureusement pour émoustiller leur papilles. Des petits glaçons de ces purées que nous décongelions afin de leur faire découvrir les saveurs qu’ils apprendraient ensuite à apprécier (ou pas d’ailleurs…). Une saveur différente chaque jour. Une cuiller chacun de pure découverte chaque jour.
Pendant un peu plus d’un mois, nous avons été les spectateurs attendris (et les acteurs aussi, il faut bien le dire) de leurs premiers étonnements, inhérents à ces découvertes. Ces étonnements qui se traduisaient notamment par des grimaces de surprises, agréables ou de dégoût. Si dès les premières sensations, les expressions de leur visage étaient manifestement des réactions à ces bizarreries, elles ont rapidement laissé place à l’excitation et l’enthousiasme. Tantôt les bras, tantôt les pieds, parfois la tête aussi, ils s’éveillaient dès que nous leur mettions un lange autour du cou. Puis, ils apercevaient la cuiller. C’était alors au tour de leur petite bouche et de leur langue d’entrer dans la danse, prêtes à savourer une nouvelle portion de purée, à découvrir la sensation d’une nouvelle saveur. Chacun, différemment, réagissait à cette aventure si singulière qu’est la diversification alimentaire.

Les réactions étaient souvent différentes d’un à l’autre et leur façon de manger aussi. Si l’un était plutôt goulu et engloutissait cette bouchée avec excitation et urgence, l’autre faisait preuve de gourmandise et prenait le temps de s’en délecter. C’est fou comme ils sont différents, jusque dans leur approche de la découverte et leur apprentissage du goût. Et nous de participer ébahis au développement de leurs papilles. Puis, progressivement, d’être fascinés par ces moments complices propres à la situation des repas. Nous échangions regards et sourires avec eux, des regards qui nous parlaient. Des regards qui nous disaient tant de choses plus explicites encore qu’un mot. Oui, les repas avec nos jumeaux sont une aventure unique, fascinante, et qui à ce moment là, ne faisait que commencer.
Les premiers repas solides pour nos jumeaux
Six mois et les purées du midi. De quoi finir le stock de petits glaçons de purée! Nous passions à un stade supérieur, une étape clé dans leur apprentissage du goût et de la nutrition: les associations de goûts. Et, pour finir le stock de cubes de purée “prêt-à-chauffer” dans notre congélateur, nous avons parfois fait des associations audacieuses. On tente, ils découvrent, ils aiment, ils n’aiment pas, on apprend avec eux, toujours. La plupart du temps ça passait, nos deux p’tits loups nous faisaient confiance. Je pense qu’ils avaient faim et que surtout ils aimaient manger.
Avec impatience, ils attendaient de recevoir la prochaine bouchée. Ils apercevaient alors cette cuiller de purée qui leur passait une fois sur deux sous le nez et qu’ils suivaient du regard, surpris, jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans la bouche de l’autre. Leurs petits pieds qui s’agitaient et ce regard étonné qui en disait tout aussi long. Puis venait leur tour, à leur plus grande joie. Dès que la cuiller de purée sortait du bol et qu’elle s’approchait peu à peu de leur bouche, on sentait l’excitation poindre. Les mouvements de leurs petits membres s’accentuaient, les sourires se dessinaient subitement sur leur visage avant que leur bouche s’ouvre en grand pour accueillir ces délicieuses purées. Et parfois, guidés par leurs émotions et sensations agréables, ils attrapaient la cuiller d’une poigne déterminée, sans doute pour prolonger cet instant.
Ces premiers repas du midi avec nos jumeaux étaient des instants uniques que nous partagions encore une fois avec bonheur. Le bonheur de les voir découvrir, apprécier ou non ces saveurs que nous leur proposions. Le bonheur de les voir autant animés, réactifs et enjoués à l’idée de cette aventure qu’est l’alimentation. Des instants joyeux d’interactions, entre eux, avec nous. Ces instants durant lesquels leurs mouvements, regards, sourires et “areuh” nous permettaient d’échanger et de partager, de communiquer autrement que lors de nos instants de jeux et de câlins.
Des découvertes à chaque repas de nos jumeaux
Neuf mois et une nouvelle étape. Celle des purées du soir en plus de celles du midi. En dehors de l’ajout d’un repas solide dans leur alimentation, cette étape était aussi marquée par leur volonté d’appréhender leur environnement. Et oui, nos deux p’tits loups avaient grandi, ils marchaient à quatre pattes… Vous l’aurez compris, en terme de motricité globale et de motricité fine, ils avaient fait d’énormes progrès. Ils bougeaient donc plus, leur préhension (pour attraper les objets) étaient bien plus précise et leurs envies bien décidées, voire opiniâtres.
Il étaient alors animés par le repas, leur purée tant appréciée. Car oui, nous commencions à bien connaître leurs goûts respectifs et nous leur proposions des saveurs qu’ils appréciaient particulièrement. Tout en poursuivant leur apprentissage avec de nouvelles découvertes, encore. J’ai dit animés? Je pourrais même plutôt dire, agités, émoustillés par ce moment unique et intense que sont les repas. En effet, les découvertes gustatives n’étaient plus aussi grisantes que les autres découvertes sensorielles. Et j’entends par là le développement du toucher (textures, chaud, froid,…) et de leur motricité.

Les repas avec nos jumeaux devenaient à partir de cette étape-là, une aventure plus éprouvante. Entre les vols de cuiller, les prises des mains énergiques du bol, les trempages de petits doigts dans la purée et les secouages de leurs mains souillées, nous devions être attentifs aux moindres mouvements de nos deux p’tits loups. Ce moment de partage et de communication, ce moment unique et complice finissaient souvent en moment de vigilance extrême pour faire face aux ardeurs et soifs de découvertes de nos deux p’tits loups. Il y avait souvent de la nourriture de partout et il fallait ensuite nettoyer. Je pense qu’au-delà du plaisir de les voir découvrir leurs sens, les voir apprendre, c’est souvent la pénibilité des conséquences qui prend le dessus sur notre ressentis et notre aventure des repas (à méditer… car c’est valable aussi pour chaque domaine d’apprentissage).
Mais avant tout, ces repas du soir avec nos jumeaux étaient nos moments à nous, en plus de ceux du bain. Il étaient surtout nos moments attendus, durant lesquels on se retrouvait après une journée bien remplie. Ou devrais-je plutôt dire bien vide d’eux. Chacun de notre côté pendant la journée, nous nous retrouvions le soir, après onze heures de séparation. Ces moments des repas du soir, bien que parfois pénibles, constituaient des instants si précieux. Je les vois encore dans leur transat, éveillés par la faim, enthousiasmés à l’idée de leur repas. Complices tous les deux, gazouillant et gigotant en attendant leur première cuiller. Puis, pendant le repas, je me souviens d’eux se tirant le bavoir, chacun leur tour, en échangeant des regards espiègles. Des regards qui semblaient dire: “hummm c’est bon ça, non?”. “… mouais bof” ou “oh oui, j’en veux encore”. “non attend c’est mon tour”!
Une complicité et des interactions toujours. Ces moments des repas s’y prêtent particulièrement, vous ne trouvez pas? C’est à cette période que nous les avons amenés pour la première fois au restaurant. Un vrai succès et une expérience de partage encore plus exaltante pour nous, parents!

Le temps de l’autonomie
Puis, vient le temps de l’autonomie. Leur volonté marquée de participer aux repas. Nos deux p’tits loups nous l’ont signifié dès leur onzième mois. Les vols de cuiller devenaient presque systématiques. Alors dès leur premier anniversaire, le jour même d’ailleurs, nous les avons installés à table avec nous. C’est là que les choses plus sérieuses ont commencé pour nous, parents, pour eux, enfants.
Ils étaient dans leur chaise-haute, à notre table, avaient leur propre assiette, leurs propres couverts. Ils étaient fiers et encore plus grisés par ces moments des repas. Petit à petit, ils avaient appris à manger des aliments solides. Les bibis de lait devenaient peu à peu un petit plus. Le matin et le soir suffisait… la nuit aussi (grrr!!). Les repas avec nos jumeaux devenaient parfois des moments redoutés car prenants, éprouvants. Des moments de moins en moins plaisant, moins complices, en tout cas pour nous.
Eux, échangeaient et partageaient toujours autant. L’interaction était l’ingrédient majeur de ces instants. Non sans complicité et entraide, ou distraction, ils s’adonnaient avec allégresse, enivrements et concentration à leur repas. Chacun entrainant l’autre dans ces pratiques, trouvailles et expériences toujours plus farfelues, salissantes et inconvenantes les unes que les autres. Les repas étaient un jeu, un jeu qu’ils pratiquaient avec entrain. Nous avons alors mis en place des astuces pour qu’ils pratiquent seuls et surtout efficacement. Des astuces pour qu’ils apprennent et acquièrent la capacité de manger en toute autonomie. Car le but est surtout de se nourrir, n’est-ce pas?

Aujourd’hui, à presque 3 ans, ils interagissent toujours autant. Ils se donnent à manger, ils échangent leurs assiettes ou prennent l’assiette de l’autre, ils se chipent des aliments, discrètement ou non. Ils se servent parfois du petit suisse comme crème pour le corps…et les cheveux… bref un vrai moment de partage. Du plaisir et de l’échange, toujours ! Des interactions toujours aussi animées, parfois vives (jets, vols, etc..) mais des moments uniques, durant lesquels on peut interagir face à face, posément. Finalement, les repas sont propices à l’échange et au partage entre chaque membres de la famille, non ?
C’est en cela que les repas avec nos jumeaux deviennent plus sympas pour nous parents. Ils sont autonomes dans le sens où ils mangent sans aide depuis déjà quelques mois… et c’est vraiment appréciable pour nous parents. Même s’il faut encore ramasser et nettoyer après les repas (avec eux bien sûr car ils aiment balayer), nous partageons un moment en famille, calme (le plus possible). Des moments complices entre eux et avec nous!
Et chez vous, comment se passent les repas avec vos deux p’tits bouts?