Ma grossesse Extra-ordinaire – Tome 3: quand l’accouchement de nos deux p’tits loups est naturel et idyllique

L’accouchement? Lorsque j’y pensais, bien avant de tomber enceinte, je me disais que ça devait être comme l’ultime combat (comme l’affrontement avec le grand monstre de la fin dans un jeu vidéo…), inévitable, douloureux et emprunt de bravoure avant la délivrance et la plénitude de la rencontre. Bizarrement, une fois enceinte, je n’y pensais plus, en tout cas pas sous cet angle. J’ai plutôt vu l’accouchement de nos jumeaux comme un acte magique, durant lequel j’allais aider nos deux p’tits loups à voir le jour et à venir se lover dans nos bras!

Au début du troisième trimestre j’avais déjà hâte d’accoucher de nos jumeaux (mon ventre avait déjà largement atteint la circonférence de celui d’une maman d’unique à terme et il allait grossir encore….jusqu’à 112 cm) mais je savais que chaque jour de plus était une victoire contre la prématurité et la néonatalité. Durant ce dernier trimestre, P’tit chou et moi avons longuement évoqué et préparé notre projet de naissance. Évidemment, il fallait “valider” tout cela avec les médecins car les circonstances de mon accouchement étaient particulières, du fait de la gémellité mais aussi à cause du traitement que je prenais contre ma maladie auto-immune (SAPL).

Ce que nous souhaitions pour l’accouchement de nos jumeaux

Nous souhaitions le plus naturel des accouchements possible. Plus précisément, avec le moins d’interventions médicales possibles. Eviter de déclencher, pas d’épisiotomie systématique (certains médecins le font en prévision d’un déchirement naturel), pas de mesure du rythme cardiaque sur la tête de J A (C’est notre P’tite Lo qui ferait le chemin à son frère). J’ai même évoqué le fait de ne pas avoir la péridurale (warrior…!). Quand j’ai appris, lors des cours de préparation à l’accouchement, les substances chimiques injectées pour la péridurale (et le déclenchement aussi d’ailleurs) et leurs effets sur le corps (en dehors du fait qu’on ne sent plus rien…presque plus rien), ça m’a un peu effrayée.

Bref, dans la mesure du possible, et compte tenu de tous les risques que comprenait déjà ma grossesse gémellaire, à 37 ans, avec un SAPL, nous voulions que la nature fasse les choses sans trop d’aide médicale. C’était notre scénario idéal! Évidemment, c’était sans compter sur l’éventuelle survenue d’une complication ou autre problème qui mettrait en danger la vie de nos deux p’tits loups et/ou la mienne. Auquel cas, les médecins avaient carte blanche!

Ce qui a été décidé

Dans l’ensemble, notre obstétricien, en se concertant avec l’équipe médicale de la maternité de l’hôpital, a entendu et accepté notre désir d’accouchement naturel. Sauf pour la péridurale. Là c’était trop risqué! En dehors du fait que la péridurale permette de sentir moins la douleur, elle permet aussi, dans le cas de l’accouchement de jumeaux, de préparer déjà le terrain pour une éventuelle césarienne d’urgence. En effet, il se pouvait que notre P’tit No, une fois la place libérée par sa sœur, se mette en travers et quitte la voie vers la sortie. Il se pouvait aussi que d’autres complications surviennent et il fallait que les médecins puissent réagir en urgence. Bon ok! Si c’est pour notre sécurité, j’abdique. J’aurais la péridurale!

Pour ne pas avoir de césarienne (en tout cas, tout faire pour l’éviter), il fallait préparer le coup! Pour que j’accouche par voix basse il fallait que mon sang ne soit plus aussi fluide. Autrement dit, il fallait que j’arrête de prendre mon traitement anticoagulant 24h avant l’accouchement. Et si nos deux p’tits loups décidaient d’arriver soudainement, et moi toujours sous anticoagulants, je n’aurais pas d’autre choix que d’accoucher par césarienne avec une AG. Une quoi!!!??? Une anesthésie générale (pour pouvoir tout contrôler médicalement)! Oooooh non! Il était hors de question que nos deux p’tits loups viennent au monde sans nous pour les accompagner, les câliner. Il fallait mettre un plan en place!

Tout d’abord, la règle d’or était “au moindre doute, aller à la maternité”. Mieux vaut y aller pour rien que de prendre le risque de ne pas assister à ce moment magique avec nos deux p’tits loups. Ensuite, il s’agissait d’anticiper. Et pour cela, il fallait à nouveau modifier mon traitement anticoagulant pour mieux le contrôler. Le seul moyen de réagir vite et de contrôler mon anticoagulation plus rapidement était de me mettre sous perfusion d’héparine (disparaît en 8h au lieu de 24 h).

Vous l’aurez compris, j’ai été hospitalisée. Deux semaines avant la date prévu de l’accouchement de nos jumeaux, j’étais suivie, surveillée, pour mieux réagir, pour que nous puissions accoucher naturellement de nos jumeaux, pour que nous puissions accompagner et lover nos deux p’tits loups dans nos bras, pour pouvoir vivre cet instant mémorable tous les 4, ensemble.

Le jour J

Cette nuit-là, je me suis levée (encore une fois!) pour aller aux toilettes. Et là je remarquais un peu de liquide qui ne semblait pas être de l’urine mais quelque chose qu’on m’avait décrit comme pouvant être du liquide amniotique. Après un rapide contrôle par la sage-femme de garde cette nuit-là, il s’agissait bien de liquide amniotique. La poche de notre P’tite Lo s’était fissurée. A partir de là, ma perfusion d’anticoagulant a de suite été retirée et on m’a mise sous monitoring. Vers 2h30 du matin, je ressentais ces fameuses contractions douloureuses, ces contractions qui sont reconnaissables immédiatement même si on ne les a jamais ressenties auparavant.

Évidemment, je noyais P’tit chou de texto, pour l’avertir de la situation. Des messages qu’il aurait sûrement au réveil, tôt. Je restais sous surveillance, à jeun, sans perfusion et avec mes contractions qui se rapprochaient de plus en plus.

Taille ventre jumeaux
La taille de mon ventre 6 jours avant l’accouchement de nos jumeaux

J’échappais ainsi au déclenchement (Youpi!). Trois jours avant la date buttoir de la 38ème SA, le travail se préparait! J’ai réussi à dormir encore un peu, malgré l’excitation du moment et la douleur intermittente. Vers 7h30/8h, l’équipe du matin arrivait et venait contrôler la progression. Col ouvert à 4, contractions rapprochées… ça y est! J’étais en plein travail. J’ai profité d’un petit moment d’accalmie pour prendre une dernière photo de mon “baby belly” et je me suis rassisse sur mon ballon gonflable. Il n’y avait que sur lui que je ne sentais plus les contractions.

A 9H30, je descendais en salle d’accouchement. Bizarrement, je ne me souviens pas avoir senti les contractions à partir de là. L’excitation prenait le dessus, je n’en revenais pas, nous allions bientôt rencontrer nos deux p’tits loups… j’en pleurais de joie!

L’accouchement de nos jumeaux

Arrivée en salle d’accouchement, c’était le moment de poser la péridurale. Moi qui n’en voulais pas j’avais une alternative plus douce pour pallier le choc de l’injection. Je pouvais demander à l’anesthésiste d’injecter progressivement le produit jusqu’à ce que je ne sente plus la douleur et que je sente toujours les choses se passaient. Je demandais donc à l’anesthésiste de faire l’injection progressivement…. ce qu’il n’a pas fait (grrrrrr!). P’tit chou est arrivé à ce moment là. Contente de le voir je n’ai pas relevé mais j’aurais du insister car je ne sentais plus ma jambe droite et mon rythme cardiaque est monté en flèche! Ça s’est calmé rapidement mais j’aurais préféré éviter cette petite frayeur.

Puis, le monitoring ne captait plus bien le cœur de notre P’tite Lo qui commençait sa route vers la sortie et qui était trop basse. Là encore, ce que nous ne voulions pas a été imparable. Pour bien surveillée la progression de notre P’tite Lo, il allait falloir lui mettre un appareil de mesure sur la tête. La sage-femme perçait donc la poche des eaux de notre P’tite Lo et mis en place ce système de contrôle que je trouvais un peu sauvage.

A part ça, tout progressait naturellement. Nous attendions la dilatation complète et surtout que je ressente l’envie de pousser. Oui c’est étrange mais ça finit par arriver! Dans l’attente, nous avons appelé les grands-parents. Avec le jet-lag (nos deux p’tits loups sont nés à Tahiti), il n’était pas loin de 22h en France métropolitaine. Mes parents ont accueilli la nouvelle avec excitation à l’autre bout de la planète. Le papa de P’tit chou, lui, était en Polynésie française.

Ils arrivent!

A 12h j’étais déjà dilatée à 9 et vers 14h20 j’ai enfin ressenti l’envie de pousser. Notre P’tite Lo avait besoin d’un peu d’aide pour parvenir jusqu’à nous. On me transférait alors dans la salle de césarienne (au cas où…) pour l’accouchement. Là, je ne les ai pas vus, mais P’tit chou m’a dit qu’il y avait presque tout le service pour assister à l’accouchement (médecins, pédiatre, anesthésiste, puéricultrices et d’autres encore). Nous étions bien entourés et parés à toute éventualité. Moi j’étais focalisée sur la sage-femme, je n’entendais et ne voyais qu’elle.

La contraction arrivait, je poussais, je sentais les effets sur notre P’tite Lo, je l’aidais! Je poussais encore 2 fois entre rire (P’tit chou a dit quelque chose qui m’a fait rire… ça a étonné toute l’équipe que je ris) et effort, et je vis sa petite main par dessus mon ventre. A 14h52, elle était enfin là! Oh lala, Oh lala, Oh lala, c’est ce que j’ai dit jusqu’à ce qu’on la pose contre moi. Je regardais P’tit chou, il en avait les larmes au yeux! Quel bonheur, c’est indescriptible. Dans ce moment là, on ne voyait plus rien autour, nous étions tous les trois, le temps s’arrêtait….

Et je vis le médecin appuyer delicatement sur mon ventre, sûrement pour garder notre P’tit No dans la bonne direction. Là, je me remis aussitôt de mes émotions et me concentrais sur lui, je devais l’aider aussi. Avec notre P’tite Lo contre moi, je poussais 3 fois avec les encouragements de P’tit chou…et les miens. Il m’a fallut plus d’efforts car il avait une bien plus grosse tête que sa sœur (c’est à ce moment là que ça s’est un peu déchiré… 2 ou 3 points, pas plus!!). Alors que la sage-femme le soulevait pour le déposait déjà dans mes bras, à côté de sa soeur, je me souviens avoir vu en gros plan que c’était bien un garçon(…). A 15h13, nous étions tous les 4 lovés les uns contre les autres, P’tit chou et moi émus comme jamais, et nos deux p’tits loups bien au chaud contre nous. Wow!

Après ce p’tit moment réconfortant, complice et rempli d’amour, il fallait encore pousser. Avec nos deux p’tits loups dans mes bras je libérais le placenta.

Tout s’était très bien passé, sans complications, sans problèmes. L’accouchement de nos jumeaux par voix basse a finalement duré 7h. Quelques interventions médicales (tout de même), un peu d’attente, peu de douleurs, des rires, des larmes et beaucoup d’amour et de joie marquaient cet accouchement idyllique.

Nous accueillons nos deux p’tits loups à la 37ème (+4j) SA. Nous avons réussi à mener cette grossesse gémellaire à terme! Nous sommes enfin réunis, P’tit chou, notre P’tite Lo, notre P’tit No et moi-même et nous faisons connaissance en ce très beau jour de janvier 2021!

Et vous, quelle était la taille de votre ventre en fin de grossesse? Comment s’est passé votre accouchement?

8 commentaires

  1. […] Physiquement, ma colonne vertébrale était mieux étirée, ce qui me permettait d’avoir naturellement une meilleure posture. Mes côtes étaient plus ouvertes et ça a fait de la place à nos deux p’tits loups. Je respirais mieux aussi car moins comprimée par mon énorme utérus. Mes hanches s’ouvraient également, de quoi bien préparer la descente future de nos deux p’tits loups (c’est peut-être grâce à ça que notre P’tite Lo est descendue si vite le jour de l’accouchement…). […]

  2. […] Ohlala, Ohlala, Ohlala…. j’ai répété ça jusqu’à ce qu’on pose notre P&r… Et là, le temps s’est arrêté, je ne pensais plus à rien. Je profitais à 100% du moment de notre rencontre, tous les quatre, enfin ensemble, réunis! J’ai finalement rejoint ma chambre avec nos deux p’tits loups et P’tit chou vers 20h30. Je commençais alors mon « vrai » rôle de maman la nuit… et seule (restrictions dues au Covid, P’tit chou ne pouvait pas rester avec nous…grrrrr!!). Et là, seule dans ma chambre, soudain, je me suis dit: « wow! ça y est! on y est!« . Un peu perdue, fatiguée, déboussolée surtout par cette journée folle et remplie d’émotions… Et incroyablement comblée par nos deux p’tits loups qui dormaient à mes côtés et que je regardais attendrie comme jamais. Je n’avais pas dormi depuis 4h ou 5h du matin et je n’allais pas dormir beaucoup encore cette nuit….et les nuits suivantes! Mon postpartum débutait là, maintenant! […]

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